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Love in a Puff

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les avis de Cinemasie

5 critiques: 3.45/5

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12 critiques: 3.19/5



Xavier Chanoine 3 Bouffée...d'air frais
Ordell Robbie 3 Enjeux niveau sitcom, procédés petit malin mais vrai charme "nicotine".
drélium 3.5 Tout à fait de l'avis d'Happy. Tout à fait pour les trentenaires.
Anel 4
Aurélien 3.75
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Bouffée...d'air frais

Bande annonce

Et si l’amour pouvait être aussi simple qu’une bouffée de cigarette ? Et le cinéma Hongkongais d’offrir de belles réussites dont le maître-mot serait « simplicité » ? Love in a Puff est l’un des embryons les plus prometteurs parce que sa réussite provient d’une savoureuse distillation d’éléments à la fois aériens et naïfs concoctée avec justesse par l’un des réalisateurs les plus doués de sa génération. Prometteur ? Il ne l’est plus depuis longtemps. Grand cinéaste ? Le chemin est encore long, car, qu’est-ce que Love in a Puff, finalement ? Un exercice de style visant à articuler une histoire d’amour (digne d’une bluette adolescente) autour d’un petit élément, grand de conséquences : la cloppe. Du Lucky Strike pour les bonhommes, et un paquet plus raffiné pour madame, s’il vous plait.

On ne va pas revenir sur l’étrangeté assez régulière du cinéma d’Edmond Pang, l’introduction du film s’occupant de nous le rappeler avec plus ou moins de réussite. C’est même très nul. Mais on en rigole puisqu’au final, ce n’est qu’une légende urbaine qui alimente les discussions de base des amis/collègues/connaissances lors des pauses nicotine. On fait donc la connaissance d’une série de protagonistes qui se retrouvent régulièrement au même endroit pour échanger quelques racontars typiques de ces pauses quotidiennes. Point de café, mais des cigarettes en voulez-vous en voici, que l’on fume entre deux ruelles étroites à l’abri des regards. Deux d’entre eux sortent du lot, Jimmy (Shawn Yue) et Cherie (Miriam Yeung), qui, par la force des choses, vont rapidement devenir proches. Voilà l’enjeu principal du film, Jimmy est un garçon travaillant dans la publicité, célibataire depuis peu donc libre de toutes contraintes, Cherie est avec quelqu’un mais ce quelqu’un ne semble pas être l’être le plus tendre qui soit. Elle travaille à Sephora, et tous deux achètent leurs cigarettes au 7-Eleven du coin. Voilà. Mais heureusement avec Edmond Pang aux manettes, Love in a Puff transgresse son image de bluette trente-six mille fois déjà vue ailleurs par l’utilisation astucieuse d’une des actrices principales du film : la cigarette. Elle donne lieu à de beaux moments amicaux, à une course-poursuite avec un flic –très gentil- après un grand moment de rigolade, à une partie de cache-cache dans une cage d’escalier qui aura ses conséquences, à une course contre-la-montre avant que le prix des cigarettes augmente au petit matin, et pousse naturellement Jimmy et Cherie à se rapprocher. Et l'univers plutôt aisé dans lequel baigne les deux personnages (on commande du Château Latour vingt-cinq ans d'âge, on roule en 4x4, on textotte avec des téléphones haut de gamme, on bosse dans la publicité ou dans une grande chaîne de parfum) ne tombe jamais dans la jeune bourgeoisie porno-chic de l'écoeurant Go Lala Go!.

Edmond Pang a beau utiliser la cigarette comme un véritable élément intégré à la narration, il n’en fait pas pour autant l’apologie à tous les coins de rue. Au fur et à mesure que les deux loustics commencent à être plus que de bons amis, l’idée d’arrêter revient régulièrement : d’abord par les poussées d’asthme de la jeune femme (voir la belle séquence du Love Motel), puis par le motif habituel de la plupart des fumeurs, celui qui consiste à se motiver d’arrêter de fumer, sans pour autant y arriver. Le film est d’autant plus intéressant qu’il trouve sa dynamique grâce à une simple feuille de papiers garnie de cochoncetés, un procédé original bien négocié par le cinéaste, qui s’amuse à articuler son récit autour des deux protagonistes (les seconds rôles faisant davantage de la figuration) et de leur faire vivre des aventures sans tomber dans la monotonie d’un script pareil. En effet leur histoire rappelle les amours adolescents, avec son lot d’hésitations, de craintes, de non-dits, de doutes. Le film réussit tout de même à se démarquer par l’interprétation naturelle des acteurs (mention à un Shawn Yue très convaincant), par sa grande légèreté de ton, sa musique bien en accord avec les plus belles vignettes, le film témoignant en effet d’une belle maîtrise formelle en dépit d’un montage haché virant trop souvent au tic gratuit. Edmond Pang se révèle en revanche plus habile lors des séquences plus intimistes qui parsèment le film dans toute sa longueur.

Sans être renversant, Love in a Puff démontre toute la vitalité du cinéma d’Edmond Pang. Tranquille, l’air de rien.



02 octobre 2010
par Xavier Chanoine




Tout à fait de l'avis d'Happy. Tout à fait pour les trentenaires.

Je ne saurais dire si c'est l'ambiance ultra positive de la salle qui a participé à mon enthousiasme ou si ce n'est que le talent des acteurs et de la mise en scène, toujours est-il que Love in a Puff est une vraie bonne surprise, une histoire d'amour très ouverte et pas du tout frimeuse qui nous ballade un peu à la manière de Lost in translation (sans lost ni translation) au coeur de quelques hasardeuses rencontres autour d'une cigarette, dans un quotidien Hongkongais à la façade inhumaine plus que jamais occidentalisé et en perpétuelle mutation, joliment mis en vie par des acteurs tous très justes et naturels, en particulier le duo principal absolument craquant pour ma part. Love in a puff est une comédie sentimentale coup de coeur, sans scénario à ressort dramatique édulcoré, simplement belle, avec un petit côté Frenchie pas désagréable dans le naturel de sa réalisation, qui s'amuse d'ailleurs de quelques clichés Français locaux, et débute par une approche "entretien in-vivo" toujours difficile à gérer qui se mêle pourtant bien avec les moments plus intimes.
Avec une belle photo entre chaud et froid, une Bande Originale pas dégueu du tout et sur des bases classiques de mise en scène intimiste, Edmond Pang apporte une touche moderne vraiment intéressante. Certains jeux de mots restent très ardus à comprendre pour un occidental, d'où une petite frustration de passer à côté de répliques très connotées, mais dans l'ensemble, c'est une réussite pleine d'humilité qui fait plaisir et sait surprendre à sa façon, au début (scène de frisson) comme à la fin (scène de comédie bonus).

28 mars 2010
par drélium


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